Peut-on encore réparer un pneu avec une mèche depuis 2024 en France ?
Entre légendes urbaines, règles floues et discours alarmistes de certains garages, difficile de s’y retrouver.
La réparation par mèche n’est pas interdite en France, mais elle est considérée comme une solution de secours temporaire. Elle reste tolérée si certaines conditions sont remplies, mais n’est pas recommandée sur le long terme. Pour une sécurité maximale et éviter les mauvaises surprises lors du contrôle technique, privilégiez la réparation par l’intérieur (champignon).
Ce que dit la réglementation : pas d’interdiction stricte, mais…
La loi française ne mentionne aucune interdiction formelle des mèches dans l’arrêté du 18 juillet 2019, qui encadre l’usage des pneumatiques.
Pourtant, certains professionnels affirment l’inverse, en partie pour justifier une politique interne ou pousser vers une réparation plus rentable.
Beaucoup de confusion…
Ce qu’il faut comprendre : la réparation par mèche est tolérée, mais uniquement dans des cas très précis, et à condition de respecter certaines règles techniques. Ce n’est pas une solution durable, mais un dépannage.
Quand peut-on réparer un pneu avec une mèche ?
Voici les conditions à respecter pour qu’une réparation par mèche soit faite :
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La crevaison doit se situer sur la bande de roulement, pas sur le flanc
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Le trou ne doit pas dépasser 6 mm de diamètre
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Le pneu ne doit pas avoir subi de déformation interne due à un roulage à plat
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Il ne doit pas déjà avoir été réparé ou rempli avec une bombe anti-crevaison
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Les pneus à indice de vitesse élevé (comme ZR) ou Runflat ne doivent pas être réparés par mèche
Si une de ces conditions n’est pas respectée, évitez d’utiliser une mèche.
Dans tous les cas, une inspection visuelle ne suffit pas à juger de l’état interne d’un pneu. Il faut le démonter.
Pourquoi la mèche est une solution risquée à long terme
Même si elle est rapide et peu chère, la mèche reste une solution de dernier recours.
Elle ne permet pas de voir l’intérieur du pneu, ce qui laisse un risque non visible, notamment en cas de dommage structurel.
Elle peut tenir quelques dizaines de kilomètres, souvent jusqu’à 50 km, juste le temps de rejoindre un garage.
Mais rouler longtemps avec une mèche, surtout à grande vitesse, multiplie les risques d’éclatement.
En cas d’accident, si l’assureur estime que la mèche est responsable d’une défaillance, il peut vous embêter.
Préférer la réparation par champignon
Les professionnels préfèrent la réparation par champignon (ou PRP).
Ce procédé, qui consiste à démonter le pneu pour intervenir de l’intérieur, assure une bien meilleure étanchéité et surtout, un contrôle complet de l’état du pneu.
Elle est reconnue par les normes européennes et ne pose aucun problème au contrôle technique.
Côté prix, la réparation par champignon coûte entre 30 et 45 euros en garage, contre 10 à 30 euros pour une mèche.
Si vous utilisez un kit de mèche chez vous, comptez environ 10 à 20 euros, mais soyez vigilant aux conditions de sécurité évoquées plus haut.
Et le contrôle technique dans tout ça ?
Un centre de contrôle technique peut refuser un pneu réparé par mèche, notamment si le pneu présente un indice de vitesse élevé ou si la réparation paraît douteuse.
Il n’existe pas de texte interdisant formellement la mèche, mais la non-conformité peut être signalée.
Pour éviter ce genre de désagrément, choisissez plutôt une réparation professionnelle, même si elle est un peu plus chère.
Le conseil pour votre sécurité
Si vous réparez votre pneu avec une mèche, faites-le uniquement pour rentrer chez vous ou aller au garage, pas pour continuer à rouler pendant des semaines.
Vérifiez régulièrement la pression, et faites remplacer ou réparer correctement le pneu dès que possible.
Conseil pratique : gardez un kit de mèche dans votre coffre, mais ne comptez pas dessus pour autre chose qu’un retour express au garage.